Toitures
Tôle à la canadienne
Parmi les techniques traditionnelles de couverture métallique,
celle de la « tôle à la canadienne »
est reconnaissable à son patron rappelant une multitude
d'écailles plates. Ces plaques de petites dimensions sont
en fait des bandes de tôles pliées et chevauchées
que l'on cloue obliquement au débord du toit. Cette technique
fut élaborée pour résoudre les problèmes
de résistance des tôles soudées de conception
plus ancienne.
À l'origine, on récupérait de vieux récipients
de fer-blanc qui, découpés et dépliés,
permettaient d'obtenir des tôles de grandeurs variables.
Plus tard, on importera des matériaux d'Angleterre. De
nos jours, des matériaux plus résistants, telles
les tôles d'acier galvanisé ou inoxydable, de même
que la tôle d'aluminium prépeinte, ont remplacé
ces matériaux traditionnels. La technique de pose ancienne
a cependant peu changé.
|
Église Sainte-Famille de Cap-Santé
Chantier de restauration des toitures
Photo : Pierre D'Anjou |
|
Église
Sainte-Famille de Cap-Santé
Chantier de restauration des toitures
Photo : Pierre D'Anjou |
Haut
de page
Église Sainte-Famille de Cap-Santé. Région
: Québec - Chaudière-Appalaches
Il était question, dans ce chantier, de remplacer toute
la couverture en tôle à la canadienne et de déposer
les structures des flèches en bois afin de les restaurer
au sol.
Le problème de la restauration de ces toitures résidait
surtout dans leurs dimensions et non dans des prouesses techniques.
Le modèle de feuille de tôle en place était
de petite taille. À la pose, cela signifiait plus de rangs
à réaliser et donc plus de travail, entraînant
des coûts plus élevés pour le chantier.
Afin de diminuer ces coûts, un modèle de feuille
de tôle légèrement plus grand a été
choisi. Techniquement et visuellement, il ne présentait
pas trop de différences avec le modèle en place.
Suite à cette décision, les coûts du chantier
ont été coupés de 20 % à 25 %.
Lors de la réparation des soffites, des interrogations
majeures se sont présentées : à l'ouverture
de la base du toit, à la jonction avec les murs de maçonnerie,
des bombements importants ont été observés.
La question s'est alors posée à savoir si ce chantier,
déjà coûteux, ne devrait pas être suivi
par une deuxième phase pour la restauration de la maçonnerie.
Après plusieurs sondages, il s'est avéré
que ces déformations n'étaient pas récentes
et que les murs étaient stabilisés. Un des principaux
indices était que le décor intérieur, entre
autres, la corniche, suivait les lignes de déformation
et semblait avoir été construit sur le mur déjà
déformé. Ces bombements des murs dateraient ainsi
des années qui ont suivi la construction de l'édifice.
|
Église Sainte-Famille de Cap-Santé
Chantier de restauration des toitures
Photo : Pierre D'Anjou |
Haut
de page
Technique de pose
(Tiré du Guide technique no 2, Les couvertures en «
tôle à la canadienne », collection Maître
d'œuvre, Ville de Québec, 1988)
La technique de pose traditionnelle consiste à installer
des bandes de tôle de fer-blanc en commençant par
le bas des versants. Elles sont pliées et fixées
à l'aide de clous plantés à travers les plis.
La tôle est ensuite rabattue sur les clous pour former une
série de plaques dont les dimensions dépendent de
la grandeur des tôles disponibles.
La technique de pose contemporaine se distingue de son ancêtre
par deux points. D'abord, les bandes de tôles sont prépliées
en atelier plutôt que sur le chantier afin de permettre
plus de régularité aux plis et en faciliter la pose.
Les plis sont retenus par des attaches métalliques clouées
au pontage pour réduire au minimum les perforations du
recouvrement. Pour contrer la corrosion galvanique due à
des métaux incompatibles, il faut que les attaches, les
assemblages de tôlerie, d'arêtier et de faîtage,
ainsi que les solins soient du même métal que la
couverture.
Tôle à baguettes
Tiré du Guide technique no 3; Les couvertures en «
tôle à baguettes », collection Maître
d'œuvre, Ville de Québec, 1988
La « tôle à baguettes » est un type
de couverture métallique qui fut couramment utilisée
au 19e siècle. Elle sert à couvrir tout aussi bien
des bâtiments importants que de simples maisons. La «
tôle à baguettes » est un matériau d'une
grande durabilité.
Cette technique très ancienne aurait été
importée d'Europe vers 1800. Elle doit son nom aux baguettes
de bois sur lesquelles sont assemblés les joints des feuilles
de métal. De formes variables selon les époques
et les régions, ces tasseaux de bois sont disposés
perpendiculairement au débord du toit et leur espacement
dépend de la largeur des tôles utilisées.
Ainsi, le patron varie selon la forme des toits. On utilisait
habituellement le fer-blanc pour les couvertures les plus anciennes.
Après 1850, ce matériau fut remplacé par
la tôle galvanisée et, sur les bâtiments prestigieux,
par le cuivre.
Il existait aussi des techniques d'allure similaire, soit la tôle
pincée ou à joints debout. On la reconnaît
par son joint dressé qui ne nécessite pas de baguettes
à la jonction longitudinale des tôles. De nos jours,
de nouveaux matériaux sont disponibles, comme les tôles
d'acier inoxydable, d'acier émaillé ou d'aluminium
prépeint. Il existe aussi plusieurs produits industriels
qui imitent le patron de la « tôle à baguettes
». Par contre, ces assemblages atteignent rarement la qualité
esthétique et le degré d'efficacité de la
technique originale.
Église Sainte-Famille de Cap-Santé
Chantier de restauration des toitures
Photo : Pierre D'Anjou |
Église Saint-Désiré
Travaux de réfection
Église Saint-Désiré, Black-Lake
Photo: Diocèse de Québec |
Haut
de page
|
|