Revêtement des murs extérieurs
Revêtement de tôle
Mission Sainte-Clothilde (église de Kitcisakik), Grand-Lac-Victoria.
Région : Abitibi-Témiscamingue
L'église de Grand-Lac-Victoria est une mission
catholique édifiée entre 1863 et 1870 par les pères
oblats. Construite en pleine période d'engouement pour
la tôle embossée, l'extérieur de l'église
en est entièrement recouvert (murs, toit et clocher). Ce
matériau, étroitement lié à l'époque
de l'industrialisation, exprime l'effort de recherche technologique
pour des produits de construction à la fois faciles d'usage
et économiques. Plusieurs éléments contribuent
au caractère particulier de cet édifice : sa situation
géographique, la mission est accessible par bateau seulement;
son importance historique, une des rares églises de mission
du 19e siècle qui soit toujours utilisée; puis son
revêtement architectural de tôle embossée.
Avec son fini métallique, l'église est d'ailleurs
devenue un point de repère pour les avions qui survolent
la région.
D'abord utilisée comme parement intérieur, la tôle
embossée se popularise comme revêtement extérieur
au début du 20e siècle. Les motifs embossés
extérieurs imitent alors les matériaux de construction
traditionnels comme la brique et la pierre à bossage, mais
aussi le stuc, la tuile et l'ardoise.
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Église Sainte-Clothilde du Grand-Lac-Victoria
Façade principale avant les travaux
Photo : Manon Sarthou |
Église Sainte-Clothilde du Grand-Lac-Victoria
Façade principale après les travaux
Photo : Manon Sarthou |
Sainte-Clothilde représente un exemple très intéressant
d'utilisation de la tôle embossée, puisque la tôle
recouvre le toit, le clocher et aussi les quatre murs extérieurs.
On retrouve des tôles imitant la pierre à bossage
sur les quatre murs, puis imitant l'ardoise en écailles
de poisson sur la toiture et une partie du clocher, ainsi que
de la tôle « à la canadienne » sur la
flèche du clocher. Les travaux de restauration de la mission
ont demandé la reconstitution de tôle puisque les
modèles anciens n'étaient plus disponibles sur le
marché. Une recherche poussée fut entreprise à
travers le Québec pour retrouver des artisans qui pouvaient
produire de telles tôles embossées. Plusieurs manufacturiers
américains ont repris la production de tôles embossées
décoratives d'intérieur seulement. Certains ferblantiers
du Québec peuvent en fabriquer, mais en utilisant des tôles
de petites dimensions, plus faciles à travailler à
la pièce (on recherchait pour le projet des tôles
de dimensions de 18 x 24 pouces).
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Église Sainte-Clothilde du Grand-Lac-Victoria
Pliage des plaques de tôle en écailles de toiture
déjà embouvetées
Photo: CPRQ |
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Deux solutions furent proposées pour résoudre le
problème des tôles de l'église. Premièrement,
les tôles des murs ont été réalisées
par un artisan débrouillard qui a su trouver une vieille
presse à métal suffisamment lourde et robuste pour
estampiller les tôles. Toutefois, une bonne partie du travail
a dû être effectué à la main de façon
à obtenir une empreinte suffisamment profonde.
Les tôles du toit ont été estampillées
sur presse, chez un second artisan, à partir d'un moule
de bois qui reproduisait le modèle d'origine. Ici encore,
une des difficultés fut d'obtenir une empreinte nette et
suffisamment profonde. La qualité de l'empreinte, ses dimensions
et sa couleur représentaient autant d'éléments
essentiels pour le maintien des caractéristiques de la
tôle d'origine. On peut croire que les tôles d'origine
étaient produites de façon industrielle pour laisser
une empreinte aussi profonde.
Enfin, le pliage et la pose des tôles ont aussi comporté
leurs difficultés. Une plieuse manuelle a dû être
fabriquée sur place. Les systèmes de pose et d'attaches
ont été reproduits à partir de l'examen des
tôles d'origine.
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Église Sainte-Clothilde du Grand-Lac-Victoria
Modèle de plaques de tôle en écailles
pour le revêtement du toit
Photo: CPRQ
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