Diplômé en histoire de l’Université de Sherbrooke et en développement régional de l’Université du Québec à Rimouski, Pascal Alain est un passionné d’histoire. Sa spécialité se situe sur le plan du peuplement de la Gaspésie et de la guerre de Sept Ans (1756-1763). Ayant œuvré au sein de plusieurs institutions muséales en Gaspésie, il a également collaboré à la réédition de l’ouvrage Histoire des Acadiens, de Bona Arsenault, paru en 2004 aux éditions Fides. De plus, il a cofondé, en mai 2000, Graffici, le seul journal indépendant à l’est de Rimouski, distribué partout en Gaspésie. Il occupe actuellement le poste de directeur du développement culturel à la Ville de Carleton-sur-Mer et il est également président du Conseil de la culture de la Gaspésie.
Portrait du multiculturalisme religieux en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
Pascal Alain, historien et directeur du développement culturel et des loisirs de la Ville de Carleton-sur-Mer
Le 8 septembre 1760, la Nouvelle-France n’est plus que chose du passé. La Conquête britannique viendra confirmer l’avènement d’un pluralisme culturel dans la péninsule. Témoins de l’arrivée de nouvelles populations provenant de part et d’autre de l’océan Atlantique, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine deviennent une terre d’adoption pour plusieurs, alors que d’autres reviennent s’établir dans la région une fois les tensions entre la France et l’Angleterre apaisées. Une forme de multiculturalisme prendra naissance en Gaspésie, comme il n’en existe pas ailleurs au Québec à la même époque. Aujourd’hui encore, cette mosaïque culturelle est observable en Gaspésie, notamment par la présence d’une population aux origines diverses et des lieux de culte issus des confessions catholique et protestante.
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Ville de Carleton-sur-Mer
Professeure agrégée à l’École d’architecture de l’Université Laval, Tania Martin est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine religieux bâti depuis 2005. Spécialiste de l’histoire de l’architecture, de l’architecture vernaculaire et des paysages culturels nord-américains, elle siège depuis 2007 à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Elle est titulaire d’un baccalauréat professionnel en architecture de l’Université de Toronto, d’une maîtrise scientifique en architecture de l’Université McGill et d’un doctorat en histoire de l’architecture de l’Université de Californie à Berkeley.
À travers ses projets de recherche, elle essaie de comprendre l’évolution des milieux de vie de différents groupes – notamment des communautés religieuses, des Innus, des Gaspésiens – et de mettre en place des moyens d’éclairer les prises de décisions quant à leur avenir. Son enseignement porte sur la conservation et l’interprétation du patrimoine; elle explore, avec ses étudiants, les manières de requalifier le cadre bâti existant, en tenant compte des besoins actuels. Elle prépare, avec Micheline Roy, architecte, et d’autres personnes, la tenue du Vernacular Architecture Forum en 2013 à Gaspé-Percé.
Un patrimoine au cœur des villes et villages gaspésiens, des constats du terrain
Tania Martin, professeure à l'École d'architecture et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine religieux bâti, Université Laval
Depuis 2007 a lieu annuellement, en Gaspésie, le cours Patrimoine bâti et paysages culturels in situ. En arrimant formation, recherche et services à la collectivité, il réunit instructeurs, étudiants, acteurs clés et citoyens dans les secteurs de Gaspé et de Percé autour de projets de documentation, d’interprétation et d’intervention sur les lieux que nous considérons comme importants. Nous avons examiné des noyaux paroissiaux et différents bâtiments qui les composent, d’une part pour comprendre leur construction et leurs transformations, et d’autre part pour identifier les valeurs qu’on leur attribue et leurs potentiels pour, finalement, réfléchir ensemble à des stratégies de mise en valeur ou de requalification de ces éléments significatifs des paysages gaspésiens. Une de nos prémisses est qu’il faut regarder tout le noyau, voire plus largement à l’échelle du village, plutôt que de considérer le lieu de culte isolément, pour lui trouver de nouvelles vocations. Nous partagerons nos observations et constats, ainsi que les projets proposés, quoique la plupart demeurent théoriques. En prenant appui sur les expériences passées, cette présentation mènera à des questionnements sur l’avenir du patrimoine religieux dans la région et de sa prise en charge par les collectivités.Présentation (pdf)
Chaire de recherche du Canada en patrimoine religieux bâti
Né à Montréal, James Sweeny est titulaire d’un baccalauréat de l’Université Concordia et d’une maîtrise de l’Université Bishop’s, en histoire. Depuis 1993, il est registraire et archiviste du diocèse anglican de Québec. Officier du synode du diocèse et secrétaire laïque de la province ecclésiastique du Canada, il fut, pendant six ans, membre de l’exécutif du synode général de l’Église anglicane du Canada.
Très engagé dans le Conseil du patrimoine religieux du Québec, il en est membre de longue date, ainsi que du Comité de coordination. Il fait également partie de la Table de concertation régionale du Bas-Saint-Laurent depuis 1995, de même que de cinq autres tables (Estrie, Québec–Chaudière-Appalaches, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Mauricie–Centre-du-Québec et Montérégie), en tant que représentant de l’Église anglicane.
Actif aussi dans le domaine de l’éducation, il est président du comité de parents de la Commission scolaire Eastern Townships, vice-président aux affaires anglophones de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) et membre du Conseil des gouverneurs de l’Université Bishop’s.
Mgr Jean Gagnon est né en 1941 à Lévis. Après des études classiques au Collège de Lévis, il poursuit des études en théologie (1966) et en éducation (1972) à l'Université Laval de Québec, en psychologie religieuse à Paris (1973) et en missiologie à l'Université Saint-Paul d'Ottawa (1992).
Ordonné prêtre le 4 juin 1966, il est d'abord nommé vicaire à Charlesbourg. En 1967, il entreprend une longue carrière en éducation, occupant diverses fonctions dans l'enseignement, l'animation et l'administration au Collège de Lévis, dont il fut le recteur de 1984 à 1990. En 1996, il poursuit son ministère presbytéral à la cathédrale Notre-Dame-de-Québec, aux églises Notre-Dame-des-Victoires et Notre-Dame-de-la-Garde de Québec.
Nommé évêque auxiliaire à Québec en 1999, il devient administrateur apostolique du diocèse de Gaspé en juillet 2001 et officiellement huitième évêque de Gaspé le 17 janvier 2003. Il est vice-président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec depuis septembre 2007 et il siège au Comité des affaires sociales du même organisme.
État de la situation actuelle et avenir des Églises anglicane et catholique en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
James Sweeny, registraire du diocèse anglican de Québec
Mgr Jean Gagnon, évêque de Gaspé,
diocèse catholique de Gaspé
Le diocèse anglican de Québec
En tant que représentant du diocèse anglican de Québec, je ferai une courte présentation sur l’histoire de l’Église anglicane dans le diocèse de Québec, et plus précisément en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. J’examinerai les mouvements de population des récentes années et les projections du diocèse pour l’avenir. En conclusion, je procéderai à un examen des politiques du diocèse et du droit canon en ce qui concerne la préservation des cimetières, la fermeture des congrégations et l’utilisation future des bâtiments patrimoniaux qui ne répondent plus à nos besoins.
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Diocèse anglican de Québec
L’église catholique de la Gaspésie
L’Église catholique en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine comprend 65 paroisses, quelques sanctuaires, une trentaine de presbytères et de nombreux cimetières. Le diocèse n’a pas de plan administratif de réduction du nombre de paroisses, d’églises ou de bâtiments. Ces décisions doivent d’abord se prendre dans les corporations de fabriques.
Les points de vue identitaire et patrimonial, ainsi que la vitalité du milieu et de l’occupation du territoire m’incitent à ne pas orienter unilatéralement l’avenir de nos églises et des autres éléments du patrimoine religieux. En tant qu’évêque, je suis d’abord préoccupé par la vitalité des communautés chrétiennes et leur prise en charge par le milieu, sur les plans autant administratif que pastoral. Je crois aussi que l’intérêt pour le maintien des églises déborde largement le pourcentage des personnes qui les fréquentent. Cependant, avec le départ graduel de la population plus âgée, d’où vient la plus grande partie des appuis financiers, l’Église va continuer de s’appauvrir, et il lui faudra se délester de certaines obligations matérielles et financières.
Pour garder un milieu communautaire vivant, il faut solidariser ses forces vives : leadership religieux, communautaire et municipal. Bon nombre de nos églises disparaîtront certainement, par manque de moyens financiers, d’intérêt ou de leadership pour les maintenir, ou à cause de leur mauvais état de conservation. Il faut donc penser maintenant à un usage multiple et compatible de plusieurs, avant que la situation soit trop critique pour s’allier à des partenaires et travailler à la recherche de solutions.
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Diocèse de Gaspé
Ghislain Arsenault est natif de Bonaventure. Il a poursuivi ses études commerciales au Collège de Bonaventure. Il a occupé le poste de secrétaire-trésorier de la Municipalité de Bonaventure et celui de directeur financier de la commission scolaire. En l973, M. Arsenault a accepté la direction générale de la Caisse populaire de Bonaventure, jusqu'à sa retraite en 1998.
Il s'est investi dans beaucoup d'organisations locales, régionales et provinciales. De 1998 à 2004, il a accepté le poste de président de la fabrique de Bonaventure et, depuis, à la demande du diocèse, il siège à la Table régionale de concertation de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), à titre de président. Il a de plus représenté la table régionale au conseil d'administration du CPRQ.
Des interventions pour sauvegarder le patrimoine religieux en région
Ghislain Arsenault, président de la Table de concertation de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, CPRQ
Le Conseil du patrimoine religieux du Québec est un organisme à but non lucratif qui œuvre à l'échelle de la province. Fondé en 1995, il a pour mission de soutenir et de promouvoir la conservation et la mise en valeur du patrimoine religieux québécois.
Aussi administre-t-il une aide financière à la restauration du patrimoine religieux, en vertu d'une entente conclue avec le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (MCCCF). Cette mesure vise à soutenir financièrement les initiatives en vue de la restauration d'édifices du patrimoine religieux ainsi que de leurs mobiliers, œuvres d'art et orgues.
À cette fin, le Conseil a créé douze tables de concertation régionales, composées de représentants laïques ou cléricaux des traditions propriétaires des bâtiments patrimoniaux, du MCCCF et d'experts en patrimoine. Dans leur région, elles diffusent l'information sur le programme, reçoivent les demandes d'aide financière, recommandent les projets de restauration selon les enveloppes budgétaires et participent à leur suivi.
Depuis la mise en place de ce programme en 1995, 27 lieux de culte de la région de la Gaspésie–Îles-de-la Madeleine ont bénéficié d'une aide financière du CPRQ de plus de 7,1 millions, pour des travaux dépassant les 9,5 millions. Cependant, les conseils des Églises anglicanes et unies n'ont présenté aucune demande d'aide financière pour la réparation de leurs lieux de culte depuis 2001. Treize de ces églises ont été retenues en 2004 lors de l'évaluation patrimoniale, dont sept pour leur valeur exceptionnelle. Ces communautés n'ont peut-être pas les mises de fonds nécessaires pour se conformer aux exigences de l'aide financière existante. Ensemble, il faut trouver des solutions pour sauvegarder ce patrimoine culturel inestimable, une partie intégrante du paysage rural et de notre histoire.
Conseil du patrimoine religieux du Québec
Originaire de la Mauricie, Josiane Vincent termine sa première année à titre d'archiviste des collections au Musée de la Gaspésie.
C'est à la suite de l'obtention d'un diplôme universitaire en arts visuels en 2009 et d'un parcours scolaire quelque peu insolite qu'elle obtient son premier emploi dans le domaine artistique muséal.
Pour l'instant, ses tâches principales sont de réaménager physiquement les réserves ainsi que de parfaire les inscriptions dans la base de données de plus de 6 000 objets.
Pourquoi et comment faire l’inventaire du patrimoine mobilier religieux?
Josiane Vincent, archiviste des collections,
Musée de la Gaspésie
Au Québec, nous ne possédons peut-être pas de châteaux comme en France et dans le reste de l’Europe, mais notre territoire est parsemé de magnifiques cathédrales et églises. Cependant, avec la diminution, au cours des ans, de la pratique religieuse, l’avenir de ces bâtiments demeure incertain.
Comme on le sait, le culte religieux a été primordial et marquant pour la société québécoise. D’où l’importance de garder des traces de cet héritage identitaire. Un inventaire du patrimoine mobilier religieux permettrait de contribuer à sa protection, de même qu’à en favoriser la connaissance et la diffusion.
Mais comment réaliser un inventaire d’une telle envergure? Quelles sont les ressources nécessaires disponibles? Et de quelle manière en faire la diffusion?
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Musée de la Gaspésie
Pierre Harvey travaille à la station de télévision CHAU (TVA) à Carleton-sur-Mer depuis près de 35 ans. Il est en le directeur général depuis 1985.
Il possède une vaste expérience dans le domaine de la radiodiffusion et a occupé les plus hautes fonctions de gestion et de développement dans cette industrie au cours des dernières années.
Pour un soutien financier perpétuel
Pierre Harvey, président de la Fondation communautaire Gaspésie–Les Îles
La Fondation communautaire Gaspésie–Les Îles a été créée au cours de l'année 2000 et elle est la troisième à avoir vu le jour au Québec. Elle travaille à l'amélioration de la qualité de vie et du dynamisme de notre communauté. Elle favorise le développement de la philanthropie et participe à la création de fonds et de subventions pour l'ensemble de la communauté, et plus particulièrement pour les jeunes. La Fondation gère un capital permanent, constitué de dons et de contributions provenant d'individus, d'entreprises ou d'organismes qui désirent soutenir leur communauté de façon durable. Dans un premier temps, elle aide les donateurs à identifier une cause qui leur tient à cœur. Elle s'occupe ensuite de tous les aspects légaux et administratifs liés au don. Ainsi, d'une année à l'autre, la Fondation verse uniquement les revenus de placements du capital à la cause choisie.
La Fondation communautaire Gaspésie–Les Îles possède aujourd'hui un capital permanent de près de 8 millions de dollars, réparti dans près de 50 fonds de dotation.
Au cours de cette présentation, vous apprendrez comment une fondation communautaire peut contribuer, de manière tangible, au développement de sa région.
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Fondation communautaire Gaspésie–Les Îles