Lise Roy est originaire d’Amqui dans la vallée de la Matapédia. En 1989, elle quitte sa région pour vivre d’autres expériences. Elle se dirige vers Saint-Georges (Beauce), Montmagny et, dernièrement, Nicolet. Pendant cette période, elle diversifie ses connaissances dans des domaines aussi variés que l’administration, la comptabilité et les communications. Elle occupe différentes fonctions multidisciplinaires, notamment celle d’agente de développement rural pendant près de huit ans au CLD de Beauce-Sartigan. Par la suite, elle agit à titre de directrice générale adjointe au CLD de la MRC de Montmagny. Un de ses principaux mandats est la diversification économique.

Depuis mai 2010, elle occupe le poste de conseillère en développement stratégique des territoires à Solidarité rurale du Québec. Elle assume un leadership dans la planification et la coordination des activités d’animation et des dossiers de développement. Elle soutient également le réseau de plus de 180 agents de développement rural (ADR) du Québec avec la formation annuelle des ADR, le service-conseil, la coordination du Comité national des ADR et le déploiement du site Web du réseau, le Central des agents.

Les petits miracles de la mobilisation

Lise Roy, conseillère en développement stratégique des territoires, Solidarité rurale

À partir du moment où l’on prend conscience que la sauvegarde du patrimoine religieux en milieu rural devient un enjeu, comment mettre en place et créer les conditions favorables incitant une population à se mobiliser autour de la conservation du patrimoine religieux? Et ce, que ce soit dans sa communauté d’origine ou son territoire d’appartenance. N’y a-t-il pas là la possibilité de valoriser nos traditions religieuses et/ou de trouver un moyen de développer culturellement, touristiquement et économiquement l’espace rural à l’image de l’innovation locale? À bien y penser, tout peut se faire. Cela dépend des forces vives du milieu, des moyens mis en place pour y arriver, de l’ouverture et de la créativité de la population.

Chaque clocher d’église est un phare qui, par la jonction de ces faisceaux, compose la richesse de nos territoires. Ces symboles identitaires sont profondément ancrés localement. Le détachement et le désintéressement ne sont pas les solutions envisageables? Il faut voir si le timing de la mise en place d’une mobilisation réussira à sauvegarder le patrimoine. Plusieurs projets prennent forme actuellement. Et si le miracle c’était…

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Solidarité rurale

Originaire de Drummondville, Jocelyn Proulx a obtenu un diplôme d’études collégiales en technique de l’architecture au Cégep de Trois-Rivières au début des années 1980. Après avoir travaillé quelques années à Trois-Rivières dans son domaine d’études, il décide de poursuivre sa formation à l’Université de Montréal, où il obtient un baccalauréat (1995) et une maîtrise (1999) en anthropologie. En 2007, M. Proulx effectue un retour sur les bancs d’école à l’Université Laval, qui lui décerne un DESS en animation du patrimoine culturel et touristique.

Au cours des années suivantes, il œuvre dans divers organismes culturels, notamment au Théâtre Denise-Pelletier de 1992 à 2001, dont les cinq dernières années à titre de chef d’équipe à l’accueil. Au début de l’année 2002, M. Proulx accepte le poste d’agent de développement culturel à la MRC de Drummond. Dans le cadre de ses fonctions, il est responsable de nombreux dossiers, dont les politiques culturelles, la réalisation de plans d’action, le soutien et l’appui au milieu culturel, le développement de plates-formes d’animation et la gestion de projets. Très engagé, il participe activement à divers organismes : la Fondation L’Avenir en héritage – Forum pour le présent et le futur de L’Avenir, le Regroupement des agent(e)s du réseau VVAP, la galerie d’art l’Union-Vie, etc. M. Proulx est aussi récipiendaire du prix Développement durable du Forum en patrimoine rural de Clermont-Ferrand en France (Office franco-québécois pour la jeunesse, 2005) et de celui d’Engagement aux instances du Conseil à la cause du développement, du Conseil régional de concertation et de développement du Centre-du-Québec (2004).

Connaître pour mieux reconnaître :
un aperçu des travaux d’inventaire patrimonial dans la MRC de Drummond

Jocelyn Proulx, agent de développement culturel, MRC de Drummond

En 2009 et 2010, la MRC de Drummond a réalisé un vaste inventaire patrimonial pour l’ensemble des dix-sept municipalités rurales de son territoire. En tout, plus de 1000 éléments patrimoniaux ont été répertoriés et fichés de façon électronique. Dans un souci de s’arrimer avec la refonte de la Loi sur les biens culturels et de tenir compte des nouveaux enjeux liés au patrimoine, l’inventaire devait dépasser le cadre strict des bâtiments. Ainsi, on trouve aujourd’hui 875 bâtiments (associés à leurs bâtiments secondaires, le cas échéant), 29 cimetières, 60 croix de chemin et calvaires, 37 paysages et points de vue ainsi que 5 ponts. Plusieurs étapes ont été nécessaires pour réaliser ce projet, et d’autres suivront. Cette conférence, en plus de retracer les différentes étapes du projet, insistera sur l’importance de bien connaître nos biens patrimoniaux afin de mieux reconnaître nos richesses dans le cadre de la mise en place d’outils de protection ou de mise en valeur, comme dans le cas de projets de conversion de bâtiments patrimoniaux ou d’un circuit du patrimoine.

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MRC de Drummond

Jean Simard mène une carrière de professeur à l’Université Laval de 1972 à 2000, année de sa retraite. Son enseignement porte sur l’ethnologie du Québec et des francophones en Amérique du Nord. Il se spécialise dans les champs de l’iconographie, de l’art populaire, de la religion populaire et du patrimoine religieux. Il publie une dizaine d’ouvrages et une centaine d’articles, rapports et comptes rendus de recherche, donne autant de communications scientifiques et de conférences publiques, fournit des prestations à la radio et à la télévision, écrit des scénarios de films documentaires et d’expositions thématiques, et dirige pendant plusieurs années les destinées des revues scientifiques Canadian Folklore Canadien (maintenant Ethnologies) et Les Cahiers des Dix. En 1990, il reçoit la médaille Luc-Lacourcière, décernée chaque année par la Faculté des lettres de l’Université Laval à l’auteur du meilleur ouvrage sur l’ethnologie des francophones en Amérique du Nord. L’Association canadienne d’ethnologie et de folklore lui décerne, en 2005, son prix Marius-Barbeau pour souligner l’excellence de sa carrière d’ethnologue. Il poursuit ses activités scientifiques en tant que membre du comité de rédaction et secrétaire de Rabaska, revue de la Société québécoise d’ethnologie. Il est président de la Société québécoise d’ethnologie.

Nos cimetières ruraux sont-ils en péril?

Jean-Robert Faucher, journaliste-réalisateur spécialisé en patrimoine religieux à l’émission Second Regard
Jean Simard, ethnologue

Quel est l’avenir de nos cimetières ruraux? Où s’en va la mémoire collective qu’ils renferment? Les nouvelles façons de faire (incinération, mausolées-columbariums) et le recul de la pratique religieuse sont-ils en train de provoquer la disparition à plus ou moins long terme de ces lieux familiers où sont enfouies des pages d’histoires personnelles et collectives? Or, il n’existe toujours pas d’inventaire qui nous permettrait de connaître les valeurs patrimoniales et culturelles de ces lieux de mémoire. Faut-il impliquer davantage les municipalités et les citoyens? Des stratégies peuvent-elles être envisagées afin de protéger et de mettre en valeur à long terme le patrimoine de nos cimetières?

Jean-Robert Faucher, journaliste-réalisateur à Radio-Canada, présentera son point de vue en montrant des extraits de son reportage L’Avenir des cimetières au Québec, diffusé les 21 février et 1er août 2010 à l’émission Second Regard. Jean Simard, ethnologue et directeur de l’ouvrage Cimetières : patrimoine pour les vivants, fera état, pour sa part, de trois expériences de mise en valeur de cimetières ruraux menées dans les municipalités de Saint-Édouard-de-Frampton (cimetière anglican de Springbrook), de Saint-Roch-des-Aulnaies et de Saint-Séverin en Chaudière-Appalaches.

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Société québécoise d’ethnologie
Émission Second Regard, Radio-Canada




Né à Montréal en 1954, Jean Robert Faucher obtient un baccalauréat en communication et géographie de l’Université Laval en 1977. Il est membre de la Société historique de Québec. De 1979 à 1999, il a été reporter et chroniqueur municipal pour la salle des nouvelles de la SRC à Québec. Depuis douze ans, il est journaliste-réalisateur spécialisé en affaires publiques de la SRC aux émissions Second Regard et La Semaine verte à Québec.

Son affectation principale de journaliste spécialisé en patrimoine religieux l’a amené à réaliser une douzaine de reportages portant sur l’avenir de ce patrimoine. Il a abordé les problématiques de la baisse de la pratique religieuse, du vieillissement dans les communautés religieuses, du regroupement des paroisses, de la démolition et de la fermeture de certaines églises, des changements de nos coutumes religieuses, de même que des impacts de toutes ces perturbations sur l’avenir de ce patrimoine religieux bâti, matériel et immatériel. Parmi ses réalisations, mentionnons le documentaire D’Oka à Saint-Jean-de-Matha, vers une nouvelle vie monastique, qui raconte le passage de la communauté cistercienne de son abbaye d’Oka vers celle de Val Notre-Dame à Saint-Jean-de-Matha. Récemment, il a aussi signé le reportage sur l’avenir des cimetières traditionnels du Québec.

Né à Saint-Ferdinand d’Halifax, M. Claude Larose est titulaire d’un baccalauréat ès arts et d’un baccalauréat en pédagogie, tous deux obtenus à l’Université Laval, de même que d’une maîtrise en administration scolaire de l’Université de Montréal. Pendant quinze ans, il a travaillé à la même commission scolaire du sud-ouest de Montréal à titre d’enseignant, de conseiller pédagogique et de directeur d’école au secondaire. Résident de la région de l’Estrie depuis 1982, il a occupé des fonctions de cadre supérieur dans la région pour le ministère de l’Éducation pendant huit ans et ensuite pour le ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration pendant dix ans. Retraité depuis juillet 2000, il demeure actuellement dans la municipalité de Saint-Camille, dans la MRC des Sources, en Estrie, où il fut conseiller municipal en novembre 2003, puis maire, de mai 2006 à novembre 2009. M. Larose est aussi très actif dans plusieurs projets coopératifs de la municipalité, dont celui portant sur l’avenir de l’église Saint-Camille.

L’expérience de Saint-Camille : une vision plutôt qu’une urgence

Claude Larose, membre du Comité sur l’avenir de l’église et ex-maire de Saint-Camille

À l’instar des autres paroisses du Québec, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, la paroisse de Saint-Camille vit une décroissance importante de la pratique religieuse, un manque grandissant de ressources financières pour supporter les services et l’entretien physique du patrimoine matériel, ainsi qu’une diminution dramatique du nombre de prêtres. Ce contexte conduit inévitablement à un questionnement concernant l’avenir du bâtiment « église ».

La présentation donnera essentiellement un aperçu de l’expérience que Saint-Camille vit dans sa démarche de conversion de son église. Nous présenterons en premier lieu la problématique et la lecture que nous en faisons. Puis, nous ferons état des principales étapes de la démarche que nous avons enclenchée et que nous voulons poursuivre. Nous donnerons par la suite une brève description du projet de conversion ainsi que de ses principales caractéristiques, pour terminer par la présentation du modèle de gouvernance que nous entendons présenter aux paroissiens.

Le leitmotiv Trouver réponse à la problématique avant d’être pris avec un problème est toujours présent.

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Municipalité de Saint-Camille

Natif de Sherbrooke où il a fait ses études collégiales en sciences humaines, le révérend Eugène Yves Samson a partagé la première partie de sa vie professionnelle entre le monde des communications et le domaine funéraire, étant tour à tour animateur de radio, journaliste correspondant, puis directeur de funérailles.

À l’aube du second millénaire, il fait le saut dans la sphère politique : dans un premier temps à la Chambre des communes comme adjoint à la députée de Drummond, puis à l’Assemblée nationale auprès du député de Verchères, avant d’effectuer un retour au sein de l’équipe du bureau de circonscription du député fédéral de Drummond en 2008.

S’intéressant depuis longtemps aux affaires de l’Église, il entreprend, en 2000, ses études en théologie à l’Université Laval où il obtient le grade de bachelier. Actif au sein de l’Église anglicane, il sera ordonné diacre transitoire en mai 2010.

D’où le secours nous viendra-t-il?
(Ps 121)

Révérend Yves Samson, diacre et vicaire de la paroisse Saint James de Trois-Rivières et membre du conseil exécutif du diocèse anglican de Québec

En tant que membre du clergé, ma contribution à l’exercice de réflexion se situe d’un point de vue interne, si je puis dire, de la problématique. Faut-il et/ou pouvons-nous encore sauver les églises en milieu rural? C’est inspiré du psaume 121 que je me suis posé la question : si oui, d’où le secours nous viendra-t-il?

Je veux d’abord vous donner une idée de l’ampleur du défi auquel nous, du diocèse anglican de Québec, devons faire face. L’objectif de ma présentation, à quelques semaines d’un synode diocésain qui portera sur l’avenir des communautés anglicanes du diocèse, est d’alerter les intéressés quant à la question de la sauvegarde patrimoniale, puisque bon nombre de bâtiments d’églises sont en péril. Le patrimoine bâti, cultuel et historique anglais est beau, mais il est aussi en danger!

L’Église anglicane du diocèse de Québec, à l’instar de bien d’autres, n’a plus assez de prêtres ou de diacres et pas assez de fidèles non plus. Lentement mais sûrement, le déclin s’est accentué d’une décennie à l’autre depuis le début des années 1970. Si l’assistance aux assemblées dominicales a connu un sérieux déclin, il en va de même du nombre de personnes qui contribuent financièrement au maintien de nos activités. Qu’adviendra-t-il des 46 petites églises qui ornent les paysages estriens et centricois? Et de ce nombre, qu’est-ce qui mérite d’être soit protégé, conservé ou mis en valeur? À qui transmettre cet héritage quand il n’y a plus d’héritier? Pour relever ce défi, d’où le secours nous viendra-t-il?

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Diocèse anglican de Québec
Notes de conférence

De la quatrième génération d’une famille originaire de la région de Sainte-Élisabeth-de-Warwick, Jean Morin est copropriétaire de la Fromagerie du Presbytère. Au cours des années 1990, il suit une formation technique en agroalimentaire et agrodistribution à l’Université Laval. C’est à cette époque que naît chez lui la passion du fromage, à la suite de rencontres avec des Européens et les gens du coin, qui croyaient en la possibilité de « faire plus » avec le lait produit dans la région, mais aussi qui désiraient revisiter l’éthique de la profession. En 1992, M. Morin participe à la création de la Fromagerie L’Ancêtre (Bécancour), en s’associant à un groupe de dix producteurs laitiers qui aspirent à travailler la terre de manière différente, en effectuant un retour aux méthodes traditionnelles, celles de leurs ancêtres, qui étaient plus respectueuses de l’environnement. S’ensuit alors une très intense formation de plus de 400 heures, au Québec et en Europe, lui ayant permis d’acquérir les connaissances nécessaires à la modification des méthodes de production de la ferme vers une culture biologique – tant pour ce qui est des sols, des herbes que des soins donnés aux troupeaux –, de même qu’en matière d’affinage de fromage.

Sainte-Élizabeth-de-Warwick : une idylle naissante entre une ferme et un presbytère

Jean Morin, copropriétaire

En novembre 2006 fut officiellement inaugurée la Fromagerie du Presbytère, par Jean et Dominique Morin. Pour ces frères, l’idée de cette fromagerie remonte à la fin des années 1980, alors que la Ferme Louis d’or, entreprise dirigée par la famille Morin depuis quatre générations, s’est tournée vers l’agriculture biologique au milieu des années 1980. Pour eux, la création de leur entreprise était une façon de boucler la boucle de la production agroalimentaire. Avec l’acquisition du presbytère de l’église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie (Warwick) en 2004, les frères Morin voulaient non seulement en faire une fromagerie, mais aussi ranimer cet édifice datant de 1936, situé au cœur de l’un des plus beaux villages des Bois-Francs. Le presbytère dut donc subir plusieurs rénovations afin de retrouver son cachet d’époque et de répondre aux normes gouvernementales. Campé devant la ferme, le presbytère demeurait de loin le meilleur endroit pour réaliser un rêve : fabriquer des fromages artisanaux, certifiés biologiques!

Cette idée fut donc reçue avec un grand enthousiasme, car elle s’inscrit parfaitement dans les objectifs que poursuit le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, notamment parce qu’il vise la création d’emplois et l’investissement dans la région par la diversification et la transformation. De plus, l’ouverture de cette fromagerie contribue à renforcer la renommée fromagère du Centre-du-Québec, qui compte maintenant une quinzaine de fromageries fabriquant plus de 80 fromages différents.

Conséquemment, en septembre 2010, et ce, pour une deuxième année consécutive, la Fromagerie du Presbytère a été couronnée du prix le plus prestigieux remis dans le cadre du concours de fromages fins Sélection Caseus. Après avoir épaté avec son Bleu d’Élizabeth en 2009, Jean Morin et son équipe ont remporté un autre Caseus d’or, cette fois avec le Louis d’or.

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Fromagerie du Presbytère