BiographiesJean Baillairgé (1726-1805) La famille Baillairgé est sans aucun doute l'une des plus prolifiques
de l'histoire de l'architecture au Québec. De génération
en génération, les talents se sont transmis et perfectionnés.
Jean arrive en Nouvelle-France en 1741. Il contribue à la persistance
des formes traditionnelles après la Conquête, sa formation
de menuisier et de sculpteur lui permettant alors d'accéder au
titre d'architecte, suivant la coutume britannique. François Baillairgé (1759-1830) François Baillairgé, fils de Jean, est né à Québec en 1759. Il s'initie rapidement à la sculpture auprès de son père qui l'incite à parfaire sa formation en France en 1778. De retour en 1781, il se consacre à la sculpture et à la peinture. Il réalise un grand nombre de peintures religieuses, de pièces de mobilier et de décors sculptés. De 1788 à 1793, avec son père, il prépare des plans et exécute une partie du décor intérieur de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Il poursuit son œuvre par la réalisation de plusieurs ensembles sculptés pour différentes églises du Québec. En plus de sa renommée comme artiste, il fait preuve d'une grande aptitude pour l'architecture. Il est ainsi appelé à concevoir des plans pour la brasserie de Beauport, en 1791. Au début du 19e siècle, il prépare notamment des plans pour la première prison et le premier palais de justice de Québec, ainsi que des ailes pour l'Hôpital général de Québec, en 1818. Il termine également le décor de la basilique-cathédrale Notre-Dame avec l'aide de son fils Thomas. Thomas Baillairgé (1791-1859) Fils de François, Thomas naît à Québec en 1791. Vers 1816, il réalise avec son père le décor architectural de l'église de Saint-Joachim suivant les principes préconisés par l'abbé Jérôme Demers dans son Précis d'architecture rédigé à l'intention des élèves du Séminaire destinés à la prêtrise. Ce dernier, qui dira de Thomas qu'il était «le plus grand architecte du bas-Canada», lui permettra de s'imposer comme architecte diocésain. L'œuvre de Thomas témoigne d'une volonté de renouveau formel adapté aux méthodes traditionnelles. Ses premiers plans exposent des projets d'architecture intérieure pour des églises. Il dresse, entre autres, les plans du retable de l'église de la Baie-Saint-Paul et de la tribune pour la chapelle du Séminaire. Parmi ses plus grandes œuvres figurent la façade de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec et le palais épiscopal. En plus de l'architecture religieuse, Thomas réalisera de nombreux projets d'architecture publique, notamment le premier édifice parlementaire, aujourd'hui disparu. Du point de vue de l'évolution de la pratique architecturale, il est l'un des premiers à abandonner les chantiers de construction pour se consacrer exclusivement à la réalisation de plans qu'il fera exécuter par des hommes de métier, sous la direction de ses nombreux apprentis. Charles Baillairgé (1826-1906) Natif de Québec en 1826, Charles Baillairgé, neveu de Thomas, est issu d'une grande famille d'artistes et d'architectes. Il pratique à titre d'architecte, d'ingénieur et d'arpenteur-géomètre. Sa production architecturale est influencée par le néoclassicisme en vogue à cette époque. Il est cependant l'un des premiers, dans les années 1850, à faire usage du style néogothique pour l'architecture religieuse, notamment à Sainte-Marie de Beauce et à Rivière-du-Loup. La deuxième prison de Québec, aujourd'hui intégrée au Musée du Québec, a été réalisée à partir de 1860, avant sa nomination comme ingénieur de la ville de Québec. Il demeurera à ce poste de 1866 à 1899, période durant laquelle il s'emploiera à remodeler l'image de la ville sous la gouverne de lord Dufferin. Tous deux seront, en effet, considérés comme de grands visionnaires, et imagineront les plans de nombreux projets d'envergure tels la terrasse Dufferin et le parc des Champs de Batailles devant relier les plaines d'Abraham, l'avenue des Braves et le parc du même nom. Claude Baillif (1635-1698) Natif de Normandie en France, Claude Baillif arrive à Québec en 1675. Son expérience en maçonnerie fait de lui un architecte suivant la tradition française. À ce titre, il dirige pendant trois ans les travaux de construction du petit Séminaire, à la demande de Mgr de Laval. Libéré de ce premier engagement en 1679, il signe par la suite de nombreux contrats avec des particuliers. Actif jusqu'à son décès en 1698, il engage une vingtaine d'apprentis, dont Jean Maillou (1668-1753), qui recevra le titre honorifique d'architecte du roi en 1719. Bien que très peu de plans ou d'ouvrages de Baillif aient été conservés, il est reconnu comme un acteur important de la scène architecturale à Québec au 17e siècle. François-Xavier Berlinguet (1830-1916) Né à Québec en 1830, François-Xavier Berlinguet fait son apprentissage auprès de son père Louis-Thomas, sculpteur, statuaire et doreur, formé selon la tradition de Louis-Amable Quévillon. Initié très tôt à l'architecture et à la sculpture ornementale, il complète sa formation en architecture auprès de Thomas Baillairgé et en génie civil auprès de Charles, le neveu de celui-ci. Par la suite, il dirige sa propre agence d'architecte et obtient plusieurs commandes pour des décors intérieurs d'églises dans la région de Québec et du Bas-du-Fleuve, notamment à Beauport, Château-Richer et à Cacouna. En 1870, il entreprend des travaux de génie civil dans les provinces maritimes, ce qui lui permet d'élargir sa clientèle. De retour à Québec après un séjour en Europe en 1891, il travaille en association avec l'architecte René-Pamphile Lemay à partir 1896. Ces derniers réaliseront des projets majeurs pour des communautés religieuses et des fabriques paroissiales du Québec et des Maritimes, notamment une aile du Parlement et la cathédrale de Charlottetown, ainsi que celle de Chatham, au Nouveau-Brunswick. Victor Bourgeau (1809-1888) Victor Bourgeau est natif de Lavaltrie en 1809. Il fait son apprentissage comme charpentier-menuisier auprès de son oncle et s'installe à Montréal après son mariage, pour y pratiquer son métier. Aucun plan d'architecture ne lui est attribué avant 1851, moment où il signe un contrat pour la construction de l'église Saint-Pierre-Apôtre à Montréal. Satisfait de ses travaux, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, le choisit comme architecte de son diocèse. Dès lors, de nombreuses réalisations lui vaudront sa très grande réputation. Particulièrement apprécié pour la simplicité de ses plans et devis, ainsi que pour leur facilité d'exécution, Bourgeau a signé plus de deux cents bâtiments. Parmi ceux-ci, notons l'église Sainte-Rose-de-Lima, à Laval, la cathédrale de Trois-Rivières et la cathédrale Saint-Jacques-le-Majeur (aujourd'hui Marie-Reine-du-Monde), à Montréal. C'est également à lui que l'on doit le décor de la basilique Notre-Dame de Montréal. Gaspart Chaussegros de Léry (1682-1756) Gaspard Chaussegros de Léry est né à Toulon, dans le sud de la France, en 1682. Selon la littérature, il semble qu'il a été initié au génie militaire par son père, Gaspard Chaussegros, et qu'il a servi dans l'armée à titre d'ingénieur militaire avant d'être envoyé en Nouvelle-France, en 1716, pour une mission temporaire. Il a occupé ce poste en permanence à Québec jusqu'à son décès, en 1756. Outre ses engagements au sein de l'armée pour laquelle il a réalisé des ouvrages militaires, notamment les fortifications de Québec et de Montréal, il a entrepris des constructions civiles et religieuses pour la colonie, comme la réfection du palais de l'intendant en 1726 et la cathédrale de Québec de 1749. James O'Donnell (1774-1830) Né en 1774 à Dublin, en Irlande, James O'Donnell émigre à New-York en 1812 où il réalise une dizaine de bâtiments de fonctions diverses dont un marché, un asile, des résidences et des églises. Là-bas, il fait la connaissance d'un membre du comité de construction de la basilique Notre-Dame de Montréal, qui s'annonce, à cette époque, comme l'un des projets les plus grandioses en architecture religieuse au Québec. Entre 1824 et 1829, quelques centaines d'ouvriers travailleront sur ce chantier qui constitue l'œuvre majeure de l'architecte. John Ostell (1813-1892) John Ostell est né en 1813. Il fait sa cléricature chez l'arpenteur André Trudeau et s'installe définitivement à Montréal avec son épouse, issue d'une famille liée à l'industrie locale de la construction. Ostell poursuit son métier d'arpenteur jusqu'en 1852. Durant cette période, il participe à l'élaboration de projets architecturaux. Sa première œuvre est le bâtiment de la douane de Montréal. Il signe ensuite les plans de la faculté des arts et de l'école normale de l'université McGill, ainsi que ceux du premier palais de justice de Montréal. Sa première participation d'importance en architecture religieuse est l'érection des tours de la basilique Notre-Dame de Montréal. Il élabore par la suite les plans de plusieurs temples, dont les églises Sainte-Anne et Notre-Dame-de-Grâce de Montréal. On lui doit aussi la construction du palais épiscopal de la métropole. David Ouellet (1844-1915) Né à La Malbaie en 1844, David Ouellet étudie au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il fait un stage dans l'atelier de François-Xavier Berlinguet et s'installe à Montréal où il se consacre à la sculpture architecturale. En 1876, il s'établit à Québec et pratique principalement l'architecture. Ses premières œuvres d'architecture religieuse sont la façade de l'église de l'Islet et la reconstruction de l'église Saint-Denis de Kamouraska. À cette époque, de nombreux temples doivent être agrandis. Ouellet construit et réaménage plus d'une centaine d'églises et de presbytères, plusieurs décors intérieurs, plus d'une dizaine de couvents, en plus de nombreux bâtiments civils dans tout l'Est du Québec. Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903) Né à Québec en 1830, Joseph-Ferdinand Peachy s'initie à l'architecture auprès de Thomas Baillairgé. Lorsque ce dernier abandonne la pratique, il s'associe pour quelques années avec son neveu, Charles Baillairgé. À partir de 1866, il dirige seul son agence, employant de nombreux architectes et apprentis. Il succède ainsi à Thomas pour les principaux chantiers des communautés religieuses. Déjà familier avec le vocabulaire néoclassique, Peachy se tourne vers le vocabulaire français de l'architecture du Second Empire, qui évoque le prestige et l'attrait culturel de Paris sous le règne de l'empereur Napoléon III. Rapidement adopté par les institutions, dont l'université Laval, pour laquelle il symbolise l'appartenance à la culture française, ce style connaît un succès fulgurant et se répand dans l'architecture religieuse, publique et privée. Au cours de sa carrière, Peachy réalisera une trentaine d'églises, des dizaines d'édifices publics et commerciaux et plus de 200 résidences. L'église Saint-Jean-Baptiste de Québec figure parmi ses œuvres les plus remarquables. Louis-Amable Quévillon (1749-1823) Louis-Amable Quévillon est né au Sault-au-Récollet en 1749. Habile menuisier formé dans l'atelier de son père, il est devenu autonome dès 1787. Il a formé dès lors des ouvriers-sculpteurs qui ont pratiqué de chaque côté du Saint-Laurent entre 1790 à 1850. Quévillon et ses compagnons maître-sculpteurs ont produit un grand nombre de pièces de mobilier religieux. Nous leur devons plusieurs ensembles ornementaux de grande qualité dans des églises paroissiales des régions environnantes de Montréal. Parmi ses réalisations les plus connues, mentionnons les églises de Verchères, de Saint-Marc sur le Richelieu et de Saint-Mathias. John Wells (1790-1864) Natif d'Angleterre en 1790, John Wells arrive à Montréal en 1831 à titre d'ingénieur et agit en tant que surveillant de construction de la prison au Pied-du-Courant, de 1831 à 1834. Il dessine les plans du marché Sainte-Anne, à Montréal, puis il remporte un concours pour l'érection de nouveaux bâtiments pour l'université McGill. Il est ensuite nommé comme ingénieur civil de la ville de Montréal et participe à l'élaboration de plans d'architecture religieuse, dont l'église anglicane et le presbytère de Sorel, l'église de La Prairie et l'église wesleyenne, à Québec. |
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