Principes de conservation

Valeur du patrimoine religieux pour le Québec

Aux yeux du Conseil , le patrimoine religieux québécois apparaît comme un patrimoine fondateur, si l'on considère que la préoccupation religieuse et les établissements religieux ont été présents dès l'origine de la société québécoise.

Dans l'ensemble de notre patrimoine culturel, il est le plus universel, le plus diversifié, le plus riche. Il est également le plus visible et le plus répandu sur le territoire.
Il constitue enfin une expression majeure de la culture québécoise et un élément important de notre identité, exprimant les valeurs sociales, éthiques et philosophiques de notre société.

Reconnaissance des principes de conservation

Le Conseil du patrimoine religieux du Québec a fait siens des principes de conservation et de restauration reconnus à l'échelle internationale par le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). La reconnaissance de ces principes doit guider les responsables de la gestion des édifices ainsi que leurs différents professionnels dans la protection et la sauvegarde du patrimoine religieux.

Conservation et entretien

1. La conservation vise à préserver tous les éléments du bâtiment (volume, matériaux, structure, décor, mobilier, œuvres d'art, etc.), et de son site (aménagement paysager, bâtiments annexes, clôture, monuments, etc.), et ce, dans le meilleur état possible.
2. La conservation du patrimoine religieux sous-entend son entretien régulier.
3. L'entretien préventif, dans « l'esprit du petit propriétaire », c'est-à-dire le maintien en bon état du patrimoine religieux, en privilégiant la réparation plutôt que le remplacement, demeure la première mesure de protection pour assurer la pérennité des bâtiments, préserver l'authenticité et à moindre coût.
4. La conservation exige des interventions minimales et soucieuses afin de préserver les éléments significatifs qui respectent l'œuvre et qui témoignent de son évolution.

Participation

5. La conservation devrait prévoir la consultation des personnes et des groupes pour qui le lieu évoque des liens et des significations spéciales.
Connaissance et expertise
6. La définition de valeur patrimoniale du bien, qui découle de son importance culturelle, historique, sociale et architecturale, oriente les décisions qui touchent l'œuvre.
7. Un ensemble de connaissances, d'expertises, de savoir-faire, (architecture, ingénierie, histoire, archéologie, métiers spécialisés …) est requis afin d'assurer la qualité des interventions éventuelles.
8. Les interventions nécessaires à la conservation exigent le recours à des professionnels, des artisans et des experts compétents et reconnus pour la qualité de leurs connaissances et de leurs réalisations antérieures dans le domaine de la conservation du patrimoine.
9. Les professionnels doivent produire un manuel indiquant la nature et la fréquence des interventions nécessaires à l'entretien et la saine gestion du bien.

Mise aux normes et modifications

10. Les nouveaux besoins et les exigences de mise aux normes (isolation, climatisation, protection incendie…) peuvent nécessiter l'emploi de nouveaux volumes, matériaux ou finis qui doivent s'harmoniser avec les caractéristiques patrimoniales du bien sans engendrer de risque de détérioration.
11. Le traitement architectural des additions nouvelles sur un édifice ancien ne doit pas dévaloriser l'aspect du bâtiment mais plutôt en respecter et en mettre en valeur l'esprit du bien original.
12. Pour les interventions contemporaines, on devrait toujours privilégier des interventions réversibles.

Matériaux et techniques

13. La conservation du bien patrimonial privilégie l'utilisation de techniques et de matériaux employés dans sa construction.
14. Là où ils sont nécessaires, des techniques et matériaux modernes peuvent être utilisés dans la mesure où ils constituent la meilleure alternative pour la conservation du bien, et qu'ils ont été éprouvés dans des conditions similaires.

Documentation

15. Les travaux dans leurs différentes étapes de réalisation, doivent être documentés et ces documents (plans, devis, photographies, rapports, etc.) et être conservés dans des archives permanentes.

Diffusion

16. La connaissance et la documentation se rapportant au bien et aux projets doivent être diffusées et mises à la disposition du public.

Utilisation

17. Le bâtiment devrait être utilisé pour les fins auxquelles il a été originellement destiné.
18. Lorsqu'il y a recyclage, des fonctions compatibles devraient être retenues afin de minimiser les modifications, de maintenir la valeur patrimoniale du bâtiment et du site, et de favoriser des usages communautaires.

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